La prolifération des écoles privées dans les pays d’Afrique de l’Ouest a pris des proportions inquiétantes. A tel point que l’accès à une éducation publique, gratuite et de qualité pour tous et toutes est aujourd’hui menacé.
Tel était pourtant l’engagement pris par tous les État à l’ONU en 2015, lorsqu’ils ont adopté les objectifs du développement durable, notamment le quatrième objectif qui vise à ce que d’ici à 2030, « toutes les filles et tous les garçons suivent, sur un pied d’égalité, un cycle complet d’enseignement primaire et secondaire gratuit et de qualité ». Cet engagement a été réitéré par les chefs d’État et de gouvernement lors du Sommet de la Francophonie à Madagascar en novembre 2016.
Toutefois, ces engagements ne se sont pas traduits dans la réalité. Au contraire, le faible financement des écoles publiques entrainent des carences majeures : manque d’écoles, classes pléthoriques. Ceci favorise le développement des écoles privées qui bien souvent sont subventionnées par les États.
Pour faire face à cette situation, l’Internationale de l’Éducation a mis sur pied une campagne de Réponse mondiale à la commercialisation et la privatisation de l’éducation. Le Comité syndical francophone de l’éducation et de la formation (CSFEF) s’est joint à cette campagne pour organiser un atelier à Grand-Bassam en Côte d’Ivoire où des représentantes et représentants syndicaux de 9 pays étaient représentés : Burkina Faso, Niger, Togo, Sénégal, Mauritanie, Guinée Conakry, Mali, Bénin et Côte d’Ivoire.
Ceux-ci ont adopté des plans d’action adaptés aux réalités de leur pays afin de s’assurer que leur gouvernement s’acquitte de son obligation de garantir une éducation publique, gratuite et de qualité pour tous et régulent plus efficacement la forte implication du secteur privé en matière de prestation de services d’éducation.