Le rapport du programme d’analyse des systèmes éducatifs (PASEC) a été rendu public le lundi 21 décembre au cours d’une conférence de lancement à laquelle a assisté le président du CSFEF.
L’enquête PASEC, qui s’est déroulée en 2019 sous la responsabilité de la CONFEMEN, concerne quatorze pays d’Afrique francophone : Bénin, Burkina Faso, Burundi, Cameroun, Congo, Côte d’Ivoire, Gabon, Guinée, Madagascar, Niger, République démocratique du Congo, Sénégal, Tchad, Togo. Cette enquête avait deux volets :
- Évaluation des élèves et comparaison notamment avec la première enquête PASEC.
- Évaluation des enseignants et des enseignantes.
C’est cette deuxième partie qui a soulevé le plus d’inquiétudes de la part des syndicats de l’éducation. Le CSFEF s’est attaché à obtenir que l’enquête soit anonyme, ne permettant d’identifier ni les enseignants ou enseignantes ni les établissements, et que les résultats ne soient pas exploités pour dénigrer la profession enseignante, voire la sanctionner. Pour ce faire, un comité d’éthique a été créé au niveau international et, pour le moment, il ressort que ces principes ont été respectés.
Le CSFEF avait aussi fortement demandé que les syndicats soient consultés lors du déroulement des opérations d’évaluation dans chaque pays, afin par exemple d’être informés des conditions de l’enquête, du type d’établissements évalués (publics/privés, grandes villes/régions), etc. Force est de constater que les équipes nationales du PASEC n’ont pas répondu à ces demandes, relayées pourtant par la CONFEMEN. La plupart des syndicats n’ont été sensibilisés que par le peu d’informations que le CSFEF pouvait recueillir auprès de l’équipe internationale du PASEC.
Il y a une forte attente de dialogue social de la part des syndicats de l’éducation sur le résultat de cette enquête et la mise en place de recommandations issues du travail de recherche mené dans les différents pays. La CONFEMEN nous garantit que l’objectif est une meilleure adéquation de la formation des enseignants, initiale et continue, aux besoins d’éducation, le CSFEF ne peut qu’y souscrire. Un autre volet important est de pouvoir exercer son métier dans des conditions matérielles satisfaisantes (locaux, effectifs, outils pédagogiques) ce qui est loin d’être le cas dans plusieurs pays. Enfin, la nécessité de rétribuer le travail des enseignants à sa juste valeur, de leur offrir des perspectives de carrière, devrait être un élément clé pour la qualité du système éducatif.
Les recommandations du PASEC, si elles vont dans ce sens, doivent être suivies d’effet dans chaque pays et c’est toute l’action syndicale qui doit peser pour que les gouvernements se mobilisent et prennent des actions concrètes en faveur des enseignants, des enseignantes et des élèves. C’est pour appuyer ces actions que le CSFEF assistera au lancement du rapport à Dakar, aux côtés des syndicats sénégalais invités également à la conférence.