Avec la crise sanitaire, de nombreux États ont relégué au second plan les conditions de travail des enseignants et des enseignantes, notamment dans les écoles publiques.
L’année dernière, l’UNESCO célébrait la journée de l’éducation avec le thème « les enseignant·e·s, héros de l’apprentissage ». Vous êtes en contact avec les personnels d’éducation et syndicats du monde francophone. Comment ressentent-ils la situation actuelle ?
Ce sont des héros et héroïnes mal payés, déconsidérés. Quand j’échange avec mes collègues à l’international, c’est le sentiment de lassitude et d’agacement qui semble dominer. La crise sanitaire semble avoir pris le pas sur tous les autres sujets. Elle est devenue un prétexte idéal pour beaucoup de gouvernements pour mettre de côté les revendications, les propositions concernant les conditions de travail, la situation d’infrastructures scolaires et de matériel, les salaires, la protection sociale… D’un seul coup, cela a tout paralysé, on leur a dit “mettez vos revendications de côté”. En Afrique francophone, cela a été d’autant plus mal ressenti que la maladie ne s’est pas véritablement étendue. Elles.ils ont eu l’impression d’une grosse arnaque : elles.ils ont appliqué des mesures sanitaires identiques à celles des pays occidentaux, notamment les fermetures d’écoles, alors que la situation sanitaire n’était pas aussi tendue .. A la reprise des cours, les conflits sociaux ont éclaté dans plusieurs pays (Gabon, Guinée, Sénégal, …) car les “héros de l’apprentissage” réclamaient tout simplement leurs arriérés de prime et de salaire. . Oui il y a une crise mais les enseignant.e.s en ont assez de ce prétexte pour ne plus négocier le reste. Derrière cette crise, il y a des êtres humains qui disent stop. D’autant plus que la crise aurait pu être mieux surmontée si on n’avait pas laissé l’école publique se déliter.
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