La secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), Louise Mushikiwabo, est venue au Canada pendant la semaine du 9 mai afin d’inaugurer un nouveau bureau de la Francophonie à Québec.
Ce bureau aura non seulement pour mission de représenter la Francophonie de l’Amérique du Nord mais aussi de suivre l’évolution de la langue française dans le monde. Cet Observatoire de la langue française, qui était installé à Paris, déménagera cet été à Québec. Il a pour mandat de publier un volumineux rapport tous les quatre ans.
Au cours de son voyage, Mme Mushikiwabo a rencontré des représentantes et représentants de la société civile, dont le CSFEF en tant qu’OING accréditée, lors d’une table ronde dans les bureaux d’Affaires Mondiales Canada à Ottawa.
Au cours de son message d’introduction, la secrétaire générale de la Francophonie a dit que sa vision de l’OIF en était une d’organisation sur le terrain proche de la population, en relation avec la société civile. « J’apprécie les consultations, je suis à l’écoute et je souhaite avoir des échanges francs avec vous. Même si je suis une diplomate de carrière, je n’ai pas la langue de bois », a-t-elle dit à l’intention des membres des ONG présents. Elle s’est montrée préoccupée par les difficultés politiques que traversent certains pays francophones dont Haïti et le Liban et par les questions d’égalité entre les hommes et les femmes.
Un tour de table a ensuite été organisé au cours de laquelle le CSFEF a mis l’accent sur l’importance de l’éducation. « La pandémie a eu des effets désastreux sur l’accès à l’éducation, en particulier pour les filles. Vous avez parlé de l’importance de l’égalité entre les hommes et les femmes. Cette égalité débute par un accès équitable à une éducation de qualité », a souligné Luc Allaire, secrétaire général du CSFEF. Par exemple en République démocratique du Congo où l’instauration de la gratuité à l’éducation primaire avait entrainé une augmentation fulgurante du nombre d’inscription des filles à l’école. « C’est excellent! Cependant, cette augmentation ne s’est pas accompagnée d’investissement dans les infrastructures. Résultat : les classes qui accueillaient 50 élèves en accueillent maintenant entre 80 et 100. Les enseignantes et enseignants congolais déplorent une baisse notable de la qualité de l’éducation », a indiqué Luc Allaire.
Mme Mushikiwabo s’est montrée sensible aux arguments du CSFEF, disant que l’éducation était « l’une de ses priorités prioritaires ».
De fait, depuis son arrivée à l’OIF, elle a choisi de réduire l’action de l’OIF et de la concentrer sur l’éducation des jeunes filles, l’autonomisation des femmes, le numérique et la jeunesse. Sans oublier bien sûr la défense de la langue française, qui est à la source de tout.