Lors du 18e Sommet de la Francophonie tenu à Djerba en Tunisie, les 19 et 20 novembre 2022, les Chefs d’État et de gouvernement des pays ayant le français en partage ont adopté une Déclaration qui soutient les nouvelles orientations de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), que sont notamment la langue française, la démocratie et le respect des droits humains, dont l’égalité femmes-hommes et l’autonomisation des femmes et des filles, l’accès équitable à une éducation de qualité pour tous et toutes, l’enseignement supérieur et la recherche, la formation, la culture, l’économie, le numérique, la préservation de l’environnement, ainsi que le développement durable.
Les chefs d’État ont également adopté la Stratégie de la Francophonie numérique 2022-2026, qui donne un cadre d’action pour accélérer la transformation numérique de l’espace francophone et son intégration dans l’économie numérique mondiale, dans le respect des droits humains et de la démocratie. Cette stratégie est en lien avec le thème du Sommet : « La Connectivité dans la diversité : le numérique vecteur de développement et de solidarité dans l’espace francophone ».
Ils ont noté avec intérêt les formidables perspectives de coopération, de développement et d’innovation qu’offre le numérique et ils se sont engagés à promouvoir le numérique comme outil au service de la mise en œuvre des Objectifs de développement durable dans l’espace francophone
Ils ont souligné l’importance du développement d’une culture d’utilisation du numérique en éducation formelle et non formelle pour l’amélioration de la qualité de l’apprentissage et de l’enseignement, la continuité éducative notamment en période de crise, l’innovation pédagogique, la diffusion des ressources éducatives nécessaires et le renforcement de l’employabilité, aboutissant à un meilleur pilotage des systèmes éducatifs ainsi qu’à l’élaboration et à la mise en œuvre de meilleures politiques publiques en matière d’éducation.
Ils travailleront à intensifier la collaboration multilatérale et multi-acteurs visant à promouvoir un espace numérique inclusif et responsable, ainsi qu’un internet, ouvert, sûr et interopérable, notamment, entre autres choses :
- En œuvrant pour que l’espace numérique francophone constitue un outil performant pour l’expression des aspirations des jeunes et l’éducation à la citoyenneté mondiale, telle que définie par l’ODD4, notamment en favorisant l’éducation à la paix, aux droits de l’Homme, à la démocratie, à la culture du dialogue, au vivre ensemble et à la prévention des génocides et des crimes contre l’humanité;
- En protégeant plus efficacement les droits de l’enfant en ligne, notamment concernant le harcèlement, l’exploitation et la violence sexuelles, l’exploitation économique, ainsi que toutes les autres formes de violence et de préjudice;
- En œuvrant activement pour que les technologies numériques contribuent à l’égalité entre les femmes et les hommes, tout en protégeant plus efficacement les droits des femmes et des filles face à l’utilisation malveillante de ces technologies.
Face à la persistance des disparités concernant l’accès, la performance et le coût de la connexion et des services numériques, les chefs d’État travailleront à :
- Favoriser l’accès, notamment dans les pays en développement, aux technologies et aux contenus numériques, afin de contribuer à réduire la fracture numérique ;
- Développer les compétences numériques, notamment des jeunes, des femmes et des filles.
Concernant la transition écologique, les chefs d’État se sont dit soucieux que les pays en développement puissent bénéficier, conformément aux engagements de l’Accord de Paris, de ressources financières aux fins d’atténuation et d’adaptation. Ils demandent à la Francophonie de s’investir particulièrement en faveur de la réduction de la barrière linguistique en matière d’accès des pays francophones aux moyens de financement de l’action climatique ;
La Déclaration soutient la démarche de l’AUF de création d’un cadre d’échange, de coopération et de solidarité active dans l’espace francophone visant notamment à :
- Développer l’accès au numérique dans le domaine de l’enseignement supérieur et de la recherche ;
- Renforcer l’interaction entre le politique et le scientifique en favorisant la collaboration entre les acteurs concernés ;
- Valoriser l’édition scientifique et la recherche francophones, notamment par l’intermédiaire de l’Académie internationale de la Francophonie scientifique, à Rabat.
Pour en savoir plus :
https://www.francophonie.org/sites/default/files/2022-11/Sommet_xviii_Declaration_Djerba_2022.pdf