C’est sous le thème « La participation des femmes dans les syndicats de l’éducation : État des lieux, défis et perspectives » que s’est organisé le deuxième Caucus des femmes, en marge de la 19e Rencontre du Comité syndical francophone de l’éducation et de la formation (CSFEF), le 26 juillet 2024. Environ 40 femmes syndicalistes francophones se sont réunies pour discuter des manières d’accroître la représentation des femmes dans les milieux syndicaux en éducation et pour créer des liens de confiance de façon à renforcer leur prise de parole au Congrès.

La présidente Claire Guéville a reçu un accueil fort chaleureux lors du mot d’ouverture officielle en tant que première femme présidente du CSFEF à occuper cette fonction et en annonçant qu’une majorité de femmes composent l’actuel bureau exécutif de notre Comité.

Accroître la participation des femmes

Que faire pour accroître la participation des femmes dans le milieu syndical en éducation ? La syndicaliste Agnès Bikoko, présidente du Réseau africain des femmes en éducation (RAFED), a animé une table ronde pour en discuter avec nos panélistes en provenance de diverses régions du monde.

Pour la panéliste Jokebed Mougalbaye Djikoloum, vice-présidente du CSFEF et présidente du SET  du Tchad, les femmes n’arrivent pas à faire entendre leur voix comme il se doit, particulièrement en Afrique, en raison de leur genre, des rôles sociaux attendus vis-à-vis des obligations familiales et des rapports de pouvoir homme-femme. Elle rappelle qu’il faut continuer à réduire les obstacles rencontrés à leur engagement syndical et que toutes et tous vont gagner à ce que les femmes participent davantage aux décisions. Le courage et la détermination seront des qualités nécessaires pour y parvenir.

La panéliste Magalie Georges, secrétaire générale du CNEH en Haïti, a livré un courageux plaidoyer pour dénoncer la situation des femmes enseignantes en Haïti et les conditions de travail difficiles pour celles en situation de double emploi. Celles qui travaillent dans les écoles privées – et elles sont nombreuses – sont particulièrement fragilisées pour parvenir à défendre la démocratie. Ainsi, il faut renforcer le soutien offert aux femmes qui osent prendre les rôles de leaders dans leur école et dans leur société. Par ailleurs, s’il est de plus en plus reconnu que les femmes qui dirigent les écoles permettent d’améliorer les résultats obtenus par les élèves, leur place n’est jamais acquise.

La panéliste Heidi Yetman, présidente, CTF/FCE au Canada, rappelle qu’il faut rester très vigilantes et continuer de militer pour assurer la représentation des femmes à la tête des organisations syndicales, et ce, dans tous les pays. Elle souligne les inquiétudes et les questionnements qui habitent les femmes avant de se présenter pour occuper des postes-clés et c’est notre devoir de les encourager et les soutenir. En tant que leaders dans leur classe, les femmes enseignantes ont toutes les qualités et les compétences pour être des leaders syndicalistes.

Quelques pistes de solutions

Les femmes du CSFEF ont ensuite été invitées à discuter en sous-groupe et à transmettre leurs conclusions lors d’une plénière intitulée : « À la recherche de solutions : Comment les femmes de votre milieu arrivent-elles à surmonter les barrières à leur participation et à leur épanouissement afin de prendre leur place au sein de leur syndicat? »

De nombreuses pistes de solutions ont été mentionnées. Parmi celles-ci, certaines visent les structures syndicales (ex.: modifier les statuts et règlements, prévoir des quotas) tandis que d’autres mettent en évidence les enjeux de conciliation travail-syndicalisme-famille (ex.: ajuster les horaires des rencontres, donner accès à un service de garde aux parents). Les formations syndicales et le renforcement des capacités peuvent aussi jouer un rôle de levier dans l’action syndicale des femmes. Assurément, pour surmonter les barrières, il faudra continuer de mobiliser et de former la relève afin de préparer les femmes à prendre des postes décisionnels importants.

Enfin, nous remercions chaleureusement Brigitte Bergeron, trésorière du CSFEF de la CTF/FCE au Canada, qui a été au cœur de l’organisation de cet événement fort apprécié.

Au plaisir de vous revoir lors d’un prochain rendez-vous!

 

Par Christine Gauthier, membre du bureau exécutif du CSFEF