Une grève de 6 jours a été lancée le 9 mai en Mauritanie, dite grève de la persévérance, à l’appel d’une intersyndicale de l’éducation: l’instance de coordination commune entre les syndicats du fondamental et du secondaire.
Parallèlement à la grève, les enseignants à l’intérieur du pays ont organisé des sit-in de protestation devant les bâtiments administratifs l’État. les six revendications de la grève de la persévérance ont été soulevées, au premier rang desquelles:
- la révision de la grille salariale des enseignants et de leurs indemnités, en vue de leur assurer une vie décente ainsi que l’exercice de leurs fonctions.
- l’accès au logement et la réparation de certaines injustices criantes.
« Au sein de l’instance de Coordination Commune entre les syndicats du fondamental et du secondaire, alors que nous annonçons à tous nos militants la nouvelle du succès de la grève, nous saluons leur fierté et leur détermination face aux intimidations, nous les exhortons à poursuivre la lutte et à unir leurs efforts », nous dit Amadou Tidjane Ba, secrétaire général du SNES-Mauritanie.
La Coordination commune réitère par ailleurs ce qui suit :
- Condamnation des violations commises par l’administration et ses auxiliaires contre les enseignants grévistes qui ne font qu’accroître leur détermination et leur engagement à poursuivre la grève pour arracher leurs droits perdus.
- Appel au Ministère de l’Éducation Nationale et de la Réforme de l’Éducation de cesser la politique d’ignorance du mouvement des enseignants en ouvrant des négociations immédiates qui répondent aux six revendications de la grève de la persévérance.
- Exhortation de l’opinion publique nationale, ainsi que les personnalités et institutions intéressées par l’éducation, à comprendre les raisons objectives de la grève des enseignants, qui se poursuit pour la quatrième année successive sans trouver une réponse sérieuse de la part des organes gouvernementaux concernées
Elle condamne et rejette toutes les formes de sanction prises contre les enseignants grévistes exercées par les directeurs régionaux de l’éducation, visant à exclure les grévistes de la surveillance et de la correction sans compter la privation des enseignants grévistes de la prime de coordination dans l’enseignement secondaire, telles qu’on le constate actuellement dans les régions de l’Assaba et celle du Hodh el Gharbi, avec la probable extension de telles mesures vers toutes les autres régions.
Elle se dressera avec fermeté contre ces mesures arbitraires par toutes les voies administratives, juridiques et militantes et alerte le ministère de l’éducation nationale que de telles mesures compromettraient dangereusement le bon déroulement de tous les examens nationaux.
La grève a été largement suivie avec des taux de grévistes pouvant atteindre 85% selon les jours et les établissements et ce malgré des pressions et des intimidations flagrantes qui violent la liberté syndicale. Le succès du grand meeting de Nouakchott en témoigne, il a joui du meeting de d’une excellente couverture, par plusieurs médias locaux et internationaux.
Le CSFEF apporte tout son soutien aux camarades de Mauritanie et exhorte le gouvernement à répondre aux justes demandes des personnels d’éducation.
L’instance commune de Coordination entre les Syndicats de l’Enseignement fondamental et Secondaire comprend:
- Le Syndicat Libre des Enseignants Mauritaniens (SLEM)
- La Fédération Générale des Travailleurs l’Enseignement (FGTE)
- Le Syndicat des Enseignants de l’Enseignement Public de Mauritanie (SEM)
- Le Regroupement des Directeurs d’ Ecoles de l’Enseignement Public en Mauritanie (RDEPM)
- Le Syndicat National de l’Enseignement Secondaire (SNES)
- Le Syndicat Indépendant des Professeurs de l’Enseignement Secondaire (SIPES)
- L’ Alliance des Professeurs de Mauritanie (APM)