La prochaine réunion du Bureau du CSFEF aura lieu à Nouakchott, capitale de la Mauritanie, les 19 et 20 juin prochains. C’est un plaisir pour le Bureau du CSFEF d’y être accueilli par notre camarade Amadou Tidjane Ba, secrétaire général du SNES Mauritanie et délégué du CSFEF pour l’Afrique du nord. Cela est d’autant plus d’actualité que le SNES est engagé dans une lutte intersyndicale très intense, avec une grève qui vient de se terminer et des manifestations qui ont permis de porter le malaise et les revendications de la profession auprès du gouvernement. Les tentatives d’intimidation n’ont pas manqué, mais la grande majorité des enseignants et enseignantes a suivi les syndicats dans l’action.
La Mauritanie compte 4,1 millions d’habitants répartis sur plus d’un million de mètres carrés.
Le français a été une langue officielle avec l’arabe jusqu’en 1991, ce qui n’est plus le cas actuellement. Toutefois, malgré son absence de statut dans les documents juridiques officiels, le français a conservé une bonne partie de ses privilèges. Les langues nationales mauritaniennes — hassanya, poular, soninké et wolof — n’ont pas acquis de statut officiel et l’arabe classique, celui du Coran, n’est la langue maternelle de personne dans ce pays. De plus, ces langues nationales ne sont pas écrites et elles demeurent donc très peu enseignées. Les seules langues écrites en Mauritanie sont l’arabe classique/moderne et le français. Il faut néanmoins mentionner la présence d’une variété de français appelé le «français local». Il s’agit du parler français mauritanien utilisé aussi bien à l’oral qu’à l’écrit, pour la communication informelle et plutôt privée.
Le français est utilisé à la radio, à la télévision et dans certains discours politiques. Il l’est aussi souvent par le fonctionnaire maure qui donne des explications à un citoyen d’une autre communauté linguistique. Contrairement à bien d’autres pays d’Afrique, le français n’est pas utilisé comme une langue d’unité nationale, car il sert davantage d’instrument de revendication ethnique de la part des noirs mauritaniens contre l’arabe et les communautés maures. Si le français n’entre pas en concurrence avec les langues nationales, il entre en concurrence avec l’arabe classique, surtout dans le domaine scolaire.
Selon le recensement de 2013, 14% de la population âgée de 10ans et plus parle, lit et écrit le français; à Nouakchott 50% de la population parle et comprend le français.