Lors de la 9e Conférence de l’Internationale de l’Éducation Région Afrique (IERAF), le CSFEF a tenu une réunion qui a réuni 63 personnes en provenance syndicats de l’éducation francophones de 25 pays.
Cette réunion a permis notamment de traiter des deux questions suivantes :
1- La lutte contre la privatisation et la marchandisation de l’éducation
Il y a consensus que la privatisation et la marchandisation de l’éducation est préoccupante dans tous les pays francophones d’Afrique.
Les constats sont nombreux :
- Les gouvernements facilitent le développement des écoles privées en les subventionnant.
- Il y a une augmentation importante du nombre d’établissements privés d’éducation à tous les ordres d’enseignement, de la petite enfance à l’université en passant par la formation professionnelle et technique.
- L’offre d’écoles publiques n’est pas suffisante, certains parents n’ont d’autre choix que d’envoyer leurs enfants à l’école privée, faute de places dans les écoles publiques.
- Il y a nécessité de réguler le développement des écoles privées afin de :
- Vérifier que les enseignants de ces écoles aient la formation requise, ce qui n’est pas le cas actuellement ;
- S’assurer que les écoles privées remplissent le cahier de charge ;
- Les programmes fabriqués de toute pièce par les promoteurs privés ne respectent pas les programmes nationaux,
- Plusieurs syndicats ont mis en œuvre des plans d’action pour lutter contre ce phénomène et ils souhaitent qu’il y ait un plus grand partage d’expériences entre les différents pays. Voici quelques exemples d’actions entreprises :
- Plusieurs syndicats ont transmis l’Appel de la société civile francophone contre la marchandisation de l’éducation ;
- Des partenariats sont développés entre syndicats et ONG pour défendre l’école publique et réclamer une régulation du secteur privé ;
- Réclamer la construction d’écoles publiques pour répondre à la demande et à la croissance de la population ;
- Certains syndicats publient les noms des établissements privés non reconnus par le ministère de l’Éducation et réclament leur fermeture ;
- D’autres ont obtenu la suspension des autorisation de nouvelles écoles privées.
- Le PASEC (Programme d’analyse des systèmes éducatifs de la Confémen)
La Conférence des ministres de l’Éducation des États et gouvernements de la Francophonie (Confémen) a décidé de mener une nouvelle enquête du PASEC en 2019, , qui portera sur l’évaluation des compétences de élèves de 2e et 6e année du primaire et de leurs enseignants afin d’identifier les caractéristiques des performances des systèmes éducatifs de 15 pays francophones : Bénin, Burkina Faso, Burundi, Cameroun, Congo, Côte d’Ivoire, Gabon, Guinée, Madagascar, Mali, Niger, République Démocratique du Congo, Sénégal, Tchad et Togo.
La Confémen a demandé au CSFEF s’il accepterait de faire partie d’un comité d’éthique en y déléguant deux personnes. Après consultation des syndicats de l’éducation de ces 15 pays, le CSFEF a répondu positivement à cette demande.
Le CSFEF s’est engagé à informer les syndicats des 15 pays visés par le PASEC lors de chaque réunion du Comité d’éthique. En retour, il demande aux syndicats d’être proactifs et d’informer le bureau du CSFEF sur le déroulement du PASEC dans leur pays.