Au cours des prochains mois, de nombreux services éducatifs en milieu familial risquent de fermer leurs portes au Québec si la Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec (FIPEQ-CSQ) n’obtient pas gain de cause dans les négociations en cours pour le renouvellement de la convention collective des responsables services éducatifs.
« Il s’agit de la négociation de la dernière chance pour sauver un réseau éducatif de qualité », affirme la présidente de la FIPEQ-CSQ, Valérie Grenon.
En 1997, le gouvernement du Québec a mis sur pied un réseau éducatif à la petite enfance au Québec permettant d’offrir des places à contribution réduite aux parents (actuellement cette contribution est de 9,05 dollars canadiens par jour, soit 5,80 euros). Le réseau est composé de différents services : centres de la petite enfance (CPE), garderies privées subventionnées et services en milieu familial régis et conventionnés.
Il a permis à des milliers de femmes d’entrer ou de se maintenir sur le marché du travail. A tel point que le Québec est la province canadienne où le taux de participation des femmes sur le marché du travail est le plus élevé au Canada. Ce réseau est en péril aujourd’hui en raison de la mesquinerie du gouvernement du Québec.
En effet, les 10 000 responsables en services éducatifs (RSE) membres de la FIPEQ-CSQ ont déclenché une grève générale illimitée, le 21 septembre. Leur principale revendication porte sur l’augmentation de leur salaire. Actuellement, elles sont considérées comme des travailleuses autonomes et reçoivent une subvention du ministère de la Famille qui représente un salaire horaire de 12,43 $. Soit moins que le salaire minimum québécois qui est de 13,10$.
Les RSE réclament un salaire de 16,75 $ l’heure, soit ce que gagnent les éducatrices non formées des CPE au premier échelon. Le gouvernement leur offre 12,83 $ l’heure.
Si le syndicat n’obtient pas gain de cause dans cette négociation, de nombreuses RSE ont annoncé qu’elles fermeraient leur service de garde, ce qui réduirait grandement le nombre de places en services de garde au Québec, au moment où il y a une pénurie importante de places.
« En ce moment, les 200 000 membres de la CSQ ont les yeux tournés vers le combat que mène la FIPEQ, car c’est véritablement la sauvegarde du réseau de la petite enfance qui est en jeu actuellement », affirme la présidente de la CSQ, Sonia Éthier.